L’océan

On l’entendait de loin s’écraser contre terre
Ecumer de colère d’être ainsi rejeté
Au pied de pauvres dunes sur d’indignes rochers
Lui pourtant si puissant
Pourtant si volontaire
On courait sur les dunes et il apparaissait
Et parfois il daignait nous couvrir d’écume
Un de ces jours bleu gris où sa colère montait
Contre la terre et les humeurs de la lune
L’océanIl n’en finissait pas comme la vie lointaine
Qu’on aurait quand plus tard il faudrait être vieux
Il n’en finissait pas comme les mille semaines
Quand septembre passait
S’éteignaient tous les feux
Les feux que l’eau salée attisait en nous-mêmes
Que les enfants d’éole entretenaient furieux
Cette douce violence qui nous brûlait les yeux
Dès qu’on entrait en lui et qui noyait nos peines
L’océanSi ma ligne de vie venait à se casser
J’aimerais pour finir avoir encore le temps
De monter sur la dune et le voir écumer
J’aimerais pour finir regarder l’océan
Comme lorsqu’on courait et qu’il apparaissait
Et qu’on criait de joie
Ivres de sa colère
On ne le craignait pas et nous en étions fiers
C’était la même colère qui en nous s’élevait
L’océan

L’océan – Dominique A

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